Rutshuru : plusieurs civils tués lors d’une incursion armée à Bishusha

Publié le 28 octobre 2025 à 12:29

La nuit du 27 au 28 octobre 2025 restera gravée dans la mémoire des habitants de Bishusha, un paisible village situé sur l’axe Tongo, en chefferie de Bwito, territoire de Rutshuru.

Depuis plusieurs mois, ce village se trouve sous le contrôle des éléments de l’AFC-M23, un mouvement armé actif dans cette partie du Nord-Kivu.

Il était environ 19 heures lorsque des hommes armés ont surgi de l’obscurité, semant la panique parmi la population. Sans un mot, ils ont commencé à tirer, des rafales éclatant dans l’air calme du soir. Les habitants, pris de peur, ont tenté de fuir dans toutes les directions. Quand le silence est enfin retombé, neuf personnes gisaient au sol, sans vie.

Parmi elles, des noms que tout le village connaissait : Benjamin, John Sébastien, Ndagije Pontien, Maniriho, Kabuya Ntachombonye, Munyagishari, Bimenya, Kanze et John Semanza. Et au milieu de ces victimes, une fillette âgée d’à peine 4 à 6 ans, dont l’innocence n’aura pas résisté à la folie des armes. D’autres habitants ont été retrouvés grièvement blessés, leurs cris perçant encore le calme revenu trop tard.

Selon des témoins, les faits se seraient produits non loin de Kizimba, à quelques kilomètres seulement. Les assaillants seraient des combattants Wazalendo, ces miliciens souvent présentés comme alliés des FARDC. D’après certaines sources locales, deux groupes Wazalendo se seraient affrontés entre eux, avant que les éléments de l’AFC-M23, maîtres de la zone, n’interviennent pour tenter de rétablir l’ordre. D’autres versions parlent plutôt d’un échange de tirs entre les Wazalendo dits “CMC” et les combattants de l’AFC-M23.

Dans ce flou d’informations contradictoires, une seule chose est certaine : des vies innocentes ont été fauchées.
L’organisation LISVDHE n’a pas tardé à condamner ce drame, appelant à l’ouverture d’une enquête urgente, impartiale et crédible pour faire toute la lumière sur ces événements tragiques.

« La vie humaine est sacrée », rappelle l’organisation dans sa déclaration. « Aucune raison, ni guerre ni vengeance, ne peut justifier de tels actes. »

À Bishusha, les survivants tentent aujourd’hui de se relever, entre douleur, colère et incompréhension. Le village, d’ordinaire animé par les rires des enfants et le chant des champs, est désormais plongé dans un lourd silence — celui du deuil, de la peur, et du souvenir d’une nuit d’horreur qui a tout changé.

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