COMMUNIQUÉ DE PRESSE – URGENCE DROITS HUMAINS
DÉTENTION CLANDESTINE, TORTURE ET PROFILAGE ETHNIQUE À KINSHASA : ALERTE ROUGE
La Ligue des Sacrifices Volontaires pour la Défense des Droits de l’Homme et l’Environnement (LISVDHE) alerte la communauté nationale et internationale sur des violations graves et systématiques des droits humains.
Dix-huit (18) personnes, dont plusieurs femmes, civiles et militaires mélangés, sont détenues secrètement et arbitrairement dans un cachot clandestin situé au croisement de l’avenue Nguma, Binza Pigeon, parcelle 18, précisément du Palais de Marbre à Kinshasa. Elles sont gardées par un capitaine des FARDC, Tambwe, qui ignore les motifs de leur détention.
Depuis plus de 15 mois, ces personnes n’ont jamais été interrogées ni présentées devant un juge. Elles sont exposées à des traitements inhumains, dans une cellule sans fenêtre, ventilée uniquement par un ventilateur insuffisant fonctionnant jour et nuit. Certaines présentent des pathologies graves aux organes sexuels, laissant craindre une torture biologique. Ces actes sont intolérables.
Ces cas ne sont pas isolés. À plusieurs reprises, des personnes ont été arrêtées, et parfois arbitrairement dans les provinces, puis transférées de force à Kinshasa, où, une fois arrivées, elles sont détenues dans des conditions indignes et contraires à la dignité humaine.
Par ailleurs, à Kinshasa même, certaines personnes originaires de l'Est sont arrêtées en raison de leurs noms, de la langue qu’elles parlent ou de leur origine géographique ou communautaire, en violation manifeste du principe de non-discrimination.
C’est dans ce contexte qu’au mois de juillet 2025, suivant leurs procédures d'acquisition des passeports, M. Ntamushobora Okelo Marc et Mme Akintije Sendegeya Rosine, tous deux originaires du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), ont été arrêtés à Kinshasa dans des circonstances similaires, en raison de leur origine et de noms à consonance kinyarwanda. Ils ont passé plusieurs semaines dans les cachots des services de renseignement avant que les familles et autres personnes n'interviennent à leur faveur.
LISVDHE rappelle que l’origine, la langue ou le patronyme ne constituent en aucun cas une infraction pénale. Cependant, elle dénonce un profilage ethnique et linguistique
Cette situation frustre la population de l’Est et met en péril la cohésion nationale. LISVDHE condamne avec la dernière énergie ces violations et demande aux autorités gouvernementales d’agir immédiatement avant que le pire n’arrive.
Exigences urgentes de LISVDHE :
- Localisation officielle et immédiate des détenus ;
- Libération immédiate et inconditionnelle, ou présentation devant un juge compétent ;
- Accès aux soins médicaux, aux avocats, aux familles et aux organisations indépendantes ;
- Ouverture d’une enquête indépendante et crédible, incluant la chaîne de commandement.
Le silence tue. L’inaction rend complice. Ces actes sont intolérables.
Fait à Genève, 26 décembre 2025
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