Goma : l’assassinat d’un des cadres influents de l’AFC–M23 plonge la ville de Goma dans une nouvelle zone d’ombre

Publié le 10 décembre 2025 à 23:51

Hier soir, aux environs de 20:00, alors que la ville de Goma s’apprêtait à plonger dans la nuit, le calme apparent d’un quartier résidentiel a été déchiré par une série de détonations. Quelques instants plus tard, la nouvelle se répandait : Magloire Paluku, figure influente de l’AFC–M23 et ancien journaliste connu dans la région, venait d’être abattu devant sa propre résidence.
Dans son véhicule, à quelques mètres seulement de la porte censée le protéger, il a succombé sous les balles d’hommes armés non identifiés, qui se sont évanouis dans l’obscurité aussitôt leur acte accompli.

Aujourd’hui, LISVDHE exprime sa consternation et sa colère face à cet assassinat que rien ne semble justifier. Les premiers éléments recueillis laissent entrevoir un acte soigneusement préparé, un geste volontaire, ciblé, dont les motivations restent pour l’instant enveloppées d’ombre. Certains témoignages suggèrent même des rivalités internes au sein de son mouvement.
LISVDHE rappelle toutefois que seule une enquête indépendante pourra établir la vérité, et exige qu’elle soit lancée sans délai.

Magloire Paluku n’était pas un inconnu. Ancien directeur de Radio Kivu 1 de Goma, ancien conseiller au ministère national de la Culture et des Arts, il avait quitté la vie institutionnelle pour rejoindre le mouvement politico-militaire M23, devenu AFC–M23. Son parcours, complexe et parfois controversé, témoigne de la profondeur des fractures qui traversent aujourd’hui la région du Nord-Kivu.

Une nouvelle mort dans une ville déjà meurtrie

Pour LISVDHE, une organisation de défense des droits de l'homme en RDC, et particulièrement au Nord-Kivu, cet assassinat n’est pas un fait isolé. Il s’ajoute à une série noire qui ne cesse d’assombrir Goma. Plus de 3 000 vies ont déjà été emportées lors des récents affrontements liés à la progression de la rébellion. Les noms des victimes se succèdent, parfois oubliés trop vite. Parmi eux, celui de l’artiste Delcat Idengo, symbole de la créativité et de l’engagement de la jeunesse du Nord-Kivu, lui aussi fauché dans des circonstances tragiques.

Chaque meurtre non élucidé ajoute une pierre de plus au mur d’impunité qui se dresse dans la ville. Chaque silence des autorités renforce la peur, la méfiance et la conviction que les violences pourraient devenir une norme.

LISVDHE met en garde : la spirale de l’insécurité s’intensifie

En assassinant Magloire Paluku à quelques pas de son domicile, les auteurs du crime ont envoyé un message glaçant : personne n’est à l’abri. Ni les responsables politiques, ni les artistes, ni les citoyens ordinaires.

LISVDHE met en garde contre cette dérive meurtrière qui prend racine à Goma et appelle les autorités nationales, provinciales et militaires à briser ce cycle avant qu’il ne s’enracine définitivement.
L’organisation réclame :

  • une enquête indépendante et crédible,

  • des mesures immédiates pour protéger la population,

  • et une volonté réelle de mettre fin aux règlements de comptes et violences ciblées.

Un appel à la responsabilité collective

LISVDHE rappelle que la paix ne se construit pas dans la peur mais dans la justice. Que les armes ne doivent jamais supplanter le droit.
La mort de Magloire Paluku doit devenir un tournant, non un épisode de plus dans la longue chronique des violences qui frappent Goma.

L’organisation reste mobilisée, auprès des victimes, des familles éprouvées et de tous ceux qui refusent de voir la région sombrer davantage.

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.