Rutshuru : deux femmes décapitées par des inconnus à Katwiguru

Publié le 4 janvier 2025 à 13:59

Alors que les rebelles du M23 contrôlent, c'est l'horreur qui règne en territoire de Rutshuru.

Deux femmes ont été retrouvées mortes et décapitées à Katwiguru, zone occupée par le M23. Selon les sources de la LISVDHE, à voir les corps des victimes, il est probable que les deux femmes ont été tuées à la machette. L'événement a eu lieu le soir du vendredi 3 janvier 2025, dans la localité de Katwiguru, à 27 Km de Kiwanja, dans le groupement de Binza, chefferie de Bwisha, territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.

Contacté à ce sujet, M. Isaac Kibira, délégué adjoint du gouverneur dans la chefferie voisine de Bwito et notable de Rutshuru, ces deux femmes ont été surprises en pleine activité de vente de la boisson locale, dans cette zone sous contrôle du M23.

«Hier soir, deux mamans vendeuses des boissons locales ont été surprises par des hommes en armes qui sont venus aux environs de 19h00 . Et puis, ils ont décapité ces mamans sans évoquer un quelconque motif. Des mamans qui n'ont pas les moyens de se défendre, être décapitées, c'est horrible. Et la population de cette agglomération a passé la nuit en brousse», relate Isaac Kibira, notable de Rutshuru.

«La zone est contrôlée par le M23. Nous demandons au gouvernement d’user de tous ses moyens pour que la guerre prenne fin et que la population puisse vivre en paix. Cette population a aussi droit à la paix. Nous demandons également les organisations régionales et internationales puissent s'investir dans ce conflit pour que la paix revienne dans le territoire de Rutshuru. Sinon, ça ne va pas. La guerre va prendre fin quand la population sera déjà exterminée et c'est inacceptable » a-t-il plaidé.

Rappelons que ignoble acte n'est pas le premier.   Plusieurs exactions sont souvent commises dans des zones sous contrôle du M23, notamment dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo, une partie du territoire de Masisi et de Lubero. Dans les contraits sous leur contrôle,  les rebelles interdisent aux habitants d’accéder à leurs champs, prétextant qu'il s'agissait des zones opérationnelles. Plusieurs dizaines d’agriculteurs, accusés d'avoir violé cette règle, ont déjà été tués dans leurs champs et dont certains corps n'ont jamais été retrouvés par leurs membres de famille. LISVDHE en a souvent dénoncé mais personne ne s'en est soucieux.

Autres à préciser, c'est que le groupement de Binza a toujours été taxé d'être une zone dans laquelle les FDLR sont très opérationnels. C'est pourquoi, il a toujours été dans les viseurs des opérations de l'armée rwandaise. La conséquence c'est que la population civile qui en reste victime.  Celle-ci est entre le marteau et l'enclume. Coopérant avec les rebelles, devant l'armée et ses suppletifs, elle devient ennemi car sera traitée pour espion. Coopérant avec l'armée, elle devient ennemi aux groupes armés et et vice versa. 

LISVDHE condamne ces agissements purement sauvages. Elle demande à CPI d'ouvrir les enquêtes sur les crimes commis à l'Est de la RDC.  Par ailleurs, elle demande aux groupes armés et les rebelles opérant à l'Est de la RDC à respecter les droits de l'homme durant leurs opérations. 

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