Beni (Nord-Kivu), 15 octobre 2025 — La tension était vive ce mercredi matin dans la commune de Mulekera, à Beni, après qu’un militant du mouvement citoyen Veranda Mutsanga a été abattu par des éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). L’incident est survenu vers 11 heures, dans le quartier Kuka, lors d’une manifestation pacifique organisée par ce groupe de pression bien connu dans les villes de Beni et Butembo.
Selon des témoins, les militants marchaient pour réclamer une meilleure sécurité de la population face aux attaques répétées des groupes armés dans la région. La situation aurait dégénéré lorsque des militaires, déployés pour encadrer la marche, ont ouvert le feu sur les manifestants.
« Nous étions en train de marcher pacifiquement quand les militaires ont commencé à tirer. L’un de nous est tombé sur le coup, et un autre a été touché à la tête », a déclaré un militant présent sur les lieux.
La victime, dont l’identité n’a pas encore été communiquée, est morte sur place, tandis que son compagnon, grièvement blessé à la tête, a été transporté d’urgence dans un centre de santé local, où il poursuit des soins intensifs.
Face à ce drame, la Ligue des Volontaires pour la Défense des Droits de l’Homme et de l’Environnement (LISVDHE), une organisation de défense et de promotion des droits humains basée au Nord-Kivu, a fermement condamné cet énième assassinat d’un militant non armé par les forces de sécurité.
Dans un communiqué publié quelques heures après l’incident, la LISVDHE exige l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante afin que les auteurs soient identifiés et traduits en justice. L’organisation recommande également à l’État congolais de veiller, à chaque manifestation publique, à dépêcher des agents bien formés et expérimentés pour encadrer les rassemblements.
« Manifester n’est pas un crime, mais un droit garanti par la Constitution », rappelle la LISVDHE, appelant les autorités à respecter les libertés fondamentales des citoyens.
L’usage disproportionné de la force contre des civils non armés constitue une violation grave des droits humains. Cette attitude, selon plusieurs observateurs, traduit la passivité et l’inhumanité de l’État congolais, qui peine encore à garantir la protection et la dignité de ses citoyens lors des manifestations publiques.
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